Traduzione in francese Intervista a Augusto Milana
“L’Europe dans une pièce”
Interview à M.Augusto Milana
de Andrea Ciantar et Viviana Frisina
Introduction
La première expérience d’Augusto Milana avec l’Europe a eu lieu à l’intérieur d’une pièce, c’était la chambre de son oncle Carlo qui était tapissée de photos des Chantiers Européens de Travail du Mouvement Chrétien pour la Paix et de petits drapeaux des différents Pays. Ces photos éveillent sa curiosité et font naître en lui le désir de connaître plus de près l’Europe en participant aux chantiers de travail internationaux.
C’est à la suite de cette expérience que M.AugustoMilana se dédie à la construction du mouvement européen des jeunes, où il jouera le rôle non seulement d’organisateur bénévole de chantiers de travail, mais aussi de promoteur d’initiatives sociales et culturelles. C’est ainsi qu’au niveau local dans la province de la ville de Latina beaucoup de personnes pourrons par son intermédiaire s’approcher de l’Europe et la connaître.
Son expérience le place en observateur attentif du poids et de l’importance que le sentiment pour l’Europe gagne dans la vie des citoyens aujourd’hui par rapport aussi avec le passé.
A l’avis de M.Augusto Milana l’ idée de l’Europe est aujourd’hui moins forte qu’auparavant, à cause des problèmes concrets produits pendant le processus d’unification. Néammoins M. Milana continue d’ avoir une vision tout à fait optimiste. En effet le sentiment d’Europe ne peut que se r’élargir, soit à la suite de facteurs d’ordre pratique soit parce que, d’une façon profonde et généralisée, chacun avertit l’exigence d’amplifier et de multiplier les occasions et les possibilités au-delà des frontières de l’ Etat d’appartenance.
Nous vous proposons ici le texte abrégé de l’interview que M. Augusto Milana nous a accordée. Nous avons sélectionné les parties de son récit qui nous semblaient les plus significatives (“ l’ essentiel” pour ainsi dire) en intervenant légèrement dans le texte, sans modifier le sens ou le style de la narration, afin de rendre le discours plus lisible dans le passage de l’oralité à l’écriture.
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« ...J’étais logé dans la petite chambre de Carlo, qu’il avait tapissée de photos des chantiers de travail et de petits drapeaux des différents Pays. Mon voyage en Europe commence donc dans une pièce où je vois mon oncle se promener çà et là dans le monde. C’est là tout d’abord que j’ai eu la curiosité et l’envie de faire les mêmes expériences »... AugustoMilana -----------------------------------------------------------------------------------------------------------
Comme première question, pourrions-nous vous demander de vous présenter brièvement?
« Je m’appelle Augusto Milana, je suis né dans une petite ville de la province de Latina tout près de Rome, de profession je suis journaliste, rédacteur en chef à « Radio Rai International » responsable de l’information radio pour l’étranger à destination soit des italiens soit des étrangers. Je suis journaliste, mais je peux me considérer aussi un volontaire vu que dans ma jeunesse j’ai prêté un service volontaire bénévole en dédiant une partie importante de mon temps libre à des activités sociales et culturelles et aux échanges internationaux ».
Voudriez-vous bien nous raconter votre histoire et votre engagement pour l’Europe ?
« Mon histoire commence de loin, des chantiers de travaux internationaux. Parce que j’avais des oncles de Bassiano, dans la province de Latina, qui sont partis, tout de suite après la guerre, sac au dos, travailler dans des chantiers de travail européens. A l’époque ils étaient parmi les premiers jeunes italiens qui aient participé aux chantiers de travail volontaire, surtout en France.
L’organisation avec laquelle ils partaient était le “Mouvement Chrétiens pour la Paix”, une organisation qui prend son origine de la première guerre mondiale. Cette association a projeté et développé les chantiers de travail internationaux comme un moyen de croissance interculturelle, comme un point de rencontre de gens qui ne se connaissent pas et qui ont une formation, une histoire et un back-ground social différents. Ils sont “ contraints” de vivre une vie communautaire, de se mettre en discussion, de se salir les mains, de travailler... somme toute de mener vie commune et non pas de vivre ensemble seulement de beaux moments .
Ces jeunes-gens-là partirent et décidèrent par la suite de fonder la section italienne de cette association internationale.
Moi j’allais dans la petite ville de Bassiano visiter ma tante qui était pharmacienne. Elle avait servi de mère à un de ces jeunes quand ils étaient restés orphelins de mère. On me logeait dans la petite chambre de Carlo, qu’il avait tapissée de photos des chantiers de travail et de petits drapeaux des différents Pays. Mon voyage en Europe commence donc dans une pièce, où je vois mon oncle qui se promène çà et là dans le monde. C’est là que commence donc à me venir la curiosité, l’envie de faire les mêmes expériences. Grâce aux récits de ceux qui avaient participé à des chantiers, les images des photos commencent à devenir concrètes et me poussent vers l’ engagement personnel.
Comme cela dans les premières années ’60 dans la petite ville d’Itri tout près de Latina, où je vivais et avais fondé avec des amis un centre d’animation culturelle, nous avons commencé à donner vie à des chantiers de travail internationaux, dont le but était de dégager le château des “détritus” qui en mettaient en danger la stabilité. Car déjà depuis lors nous envisagions de faire de ce château un centre culturel et un lieu de rencontres internationales.
C’est de là que s’ouvrit pour moi ce débouché à double issue : d’un côté au niveau international et de l’autre au niveau national. J’ai donc eu la chance de réaliser des choses que les jeunes de mon âge n’ont pas pu faire, à savoir des ciné-clubs, des stages de formation, des activités de théâtre, la réalisation d’une bibliothèque, etc.
A la fin des années ’60 la Communauté européenne décida d’ ouvrir ses portes aux jeunes, car elle avait compris que pour accroître le sentiment d’unité et surtout la crédibilité dans la structure européenne elle aurait dû mettre en œuvre des instruments aptes au développement des associations internationales. J’ai eu donc la chance de participer à tout ce mouvement préparatoire de la politique européenne pour la jeunesse. Il y eut une grande assemblée de la jeunesse d’Europe à laquelle participèrent les représentants des organisations de tous les secteurs et de toutes les tendances politiques et au cours de laquelle on formula les principes qui sont à la base des politiques européennes pour la jeunesse.
En particulier fut créé un Fond européen pour la jeunesse qui, pour la première fois dans la politique des institutions internationales, était cogéré par institutions, gouvernements et associations. L’utilisation de ses fonds était en effet décidée de façon paritaire, 50% par les associations et le restant 50% par les représentants des Etats. Il en résulte que dans cette structure les associations jouissaient d’un pouvoir de décision très important. Ce Fond permettait la concession de financements aux organismes européens agissant dans au moins cinq Pays. A côté de ce Fond on créa plus tard le Centre Européen de la Jeunesse, qui était cogéré également par les associations et les Gouvernements. Tout cela a été très important, car il a permis la création d’une classe dirigeante européenne formée de personnes et d’opérateurs ayant une mentalité et une expérience supranationales. Et cette phase de la politique je l’ai vécue personnellement ».
Vous souvenez-vous d’un chantier de travail qui a été en particulier plus “emblématique” que les autres ?
« Il y en a eu de nombreux, mais ce qui pour moi a été le plus “emblématique” n’a pas été un chantier de travail, mais un congrès organisé par le Mouvement Chrétien pour la Paix à Berlin, auquel j’ai participé en 1968. Il s’agissait là de ma première sortie internationale et cette ville était alors au centre de tous les mouvements culturels et politiques des jeunes .
Ce congrès fut important pour moi parce que j’y ai rencontré toute une série de personnages très importants et parce que j’ai decouvert une manière de vivre la religion tout à fait différente de la mienne. Comme d’autres participants catholiques nous devions travailler avec des protestans, des vaudois, et des non-croyants. Nous nous sommes alors rendus compte qu’après tout, malgré les diversités structurales, nous pouvions très bien vivre ensemble. En outre nous avons rencontré aussi des jeunes berlinois de l’Est qui nous ont recus chez eux et nous nous ont parlé de leur situation. Mais la rencontre la plus significative pour moi fut celle avec M.me Kurtz, une suisse, présidente internationale du Mouvement Chrétien pour la Paix : c’était un personnage connu, aimé et apprécié pour son activité en faveur des victimes du nazi-fascisme avant et, par la suite, de celles des autres événements internationaux.
Ce congrès a été important parce que j’ y ai rencontré une série de réalités que difficilement j’aurais pu connaître en ces temps-là, non seulement dans ma petite ville perdue de la province de Latina mais pas même dans une grande ville comme Rome ».
Quels éléments caractérisent votre façon de vous sentir européen ?
« Sûrement la conception de “l’enrichissement”: connaître, apprécier et emprunter des aspects de la vie et de la culture d’une autre société, c’est cela “l’enrichissement”. Dans le vieux continent la vie sociale est caractérisée, malgré tout, par des valeurs positives de solidarité dont on retrouve aussi des traces dans la politique étrangère de l’Europe. Au cours de ma profession de journaliste j’ai “senti” que quand on est hors d’Europe le fait d’être européen est considéré dans beaucoup de cas comme une valeur additionnelle.
Durant mes voyages je suis toujours en quête des aspects de la culture locale et cela me fait plaisir que mes enfants aient acquis aussi l’ envie, l’attention et le respect envers les diversités culturelles
Sous certains aspects je me considère un privilégié parce que j’ai eu la chance de vivre ce “stimulus” international et aussi l’expérience de ce centre d’animation culturelle. La participation au phénomène de la construction de la structure européenne pour la jeunesse et le fait d’avoir eu la cogéstion des associations sont des expériences que malheureusement tout le monde n’a pas eu la chance de vivre ».
Pourriez-vous, s’il vous plaît, établir un parallèle, en ce qui concerne le sentiment pour l’Europe, entre les jeunes qui fréquentaient les chantiers de travail dans les années ’60-’70 et les jeunes qui les fréquentent aujourd’hui ? A votre avis ce sentiment était-il plus fort autrefois ou à présent, ou bien comment s’est-il modifié ?
« Autrefois il y avait un idéal qu’il fallait développer. L’Europe n’existait pas encore, ou bien il s’agissait d’un embryon très réduit, donc il existait sûrement un engagement majeur, une aspiration pour une grande maison commune. Sans aucun doute il y avait beaucoup plus d’idéalisme. Puis, au fur et à mesure que la réalisation de l’Europe avançait et que commençaient à surgir des problèmes, la réaction n’a plus été idéaliste, mais concrète. En effet si on ne réussit plus à gouverner l’Europe c’est un facteur négatif. Donc je crois qu’auparavant il y avait l’ idéalisme, une aspiration plus forte envers cette réalité. Pourtant aujourd’hui je crois que, malgré tout, il y a encore cette volonté, parce que beaucoup de personnes se rendent compte que pour obtenir certaines choses il faut avoir cette Europe. Certes cela entraîne quelques problèmes, mais sûrement beaucoup d’avantages aussi. On peut bouger tranquillement sans changer de devise, on peut travailler plus facilement dans un autre Pays, etc. Il y a bien des gens qui se rendent compte que l’Europe est un fait important et qui y croient. Il y a une conscience plus généralisée par rapport à cela surtout chez les nouvelles générations. Les jeunes peuvent compléter leur formation dans un autre Pays, créer des familles “européennes”, aller travailler dans d’autres Pays de l’Union sans se sentir, ou sans être considérés que des “émigrants” sans droits ».
Interview à M.Augusto Milana
de Andrea Ciantar et Viviana Frisina
Introduction
La première expérience d’Augusto Milana avec l’Europe a eu lieu à l’intérieur d’une pièce, c’était la chambre de son oncle Carlo qui était tapissée de photos des Chantiers Européens de Travail du Mouvement Chrétien pour la Paix et de petits drapeaux des différents Pays. Ces photos éveillent sa curiosité et font naître en lui le désir de connaître plus de près l’Europe en participant aux chantiers de travail internationaux.
C’est à la suite de cette expérience que M.AugustoMilana se dédie à la construction du mouvement européen des jeunes, où il jouera le rôle non seulement d’organisateur bénévole de chantiers de travail, mais aussi de promoteur d’initiatives sociales et culturelles. C’est ainsi qu’au niveau local dans la province de la ville de Latina beaucoup de personnes pourrons par son intermédiaire s’approcher de l’Europe et la connaître.
Son expérience le place en observateur attentif du poids et de l’importance que le sentiment pour l’Europe gagne dans la vie des citoyens aujourd’hui par rapport aussi avec le passé.
A l’avis de M.Augusto Milana l’ idée de l’Europe est aujourd’hui moins forte qu’auparavant, à cause des problèmes concrets produits pendant le processus d’unification. Néammoins M. Milana continue d’ avoir une vision tout à fait optimiste. En effet le sentiment d’Europe ne peut que se r’élargir, soit à la suite de facteurs d’ordre pratique soit parce que, d’une façon profonde et généralisée, chacun avertit l’exigence d’amplifier et de multiplier les occasions et les possibilités au-delà des frontières de l’ Etat d’appartenance.
Nous vous proposons ici le texte abrégé de l’interview que M. Augusto Milana nous a accordée. Nous avons sélectionné les parties de son récit qui nous semblaient les plus significatives (“ l’ essentiel” pour ainsi dire) en intervenant légèrement dans le texte, sans modifier le sens ou le style de la narration, afin de rendre le discours plus lisible dans le passage de l’oralité à l’écriture.
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« ...J’étais logé dans la petite chambre de Carlo, qu’il avait tapissée de photos des chantiers de travail et de petits drapeaux des différents Pays. Mon voyage en Europe commence donc dans une pièce où je vois mon oncle se promener çà et là dans le monde. C’est là tout d’abord que j’ai eu la curiosité et l’envie de faire les mêmes expériences »... AugustoMilana -----------------------------------------------------------------------------------------------------------
Comme première question, pourrions-nous vous demander de vous présenter brièvement?
« Je m’appelle Augusto Milana, je suis né dans une petite ville de la province de Latina tout près de Rome, de profession je suis journaliste, rédacteur en chef à « Radio Rai International » responsable de l’information radio pour l’étranger à destination soit des italiens soit des étrangers. Je suis journaliste, mais je peux me considérer aussi un volontaire vu que dans ma jeunesse j’ai prêté un service volontaire bénévole en dédiant une partie importante de mon temps libre à des activités sociales et culturelles et aux échanges internationaux ».
Voudriez-vous bien nous raconter votre histoire et votre engagement pour l’Europe ?
« Mon histoire commence de loin, des chantiers de travaux internationaux. Parce que j’avais des oncles de Bassiano, dans la province de Latina, qui sont partis, tout de suite après la guerre, sac au dos, travailler dans des chantiers de travail européens. A l’époque ils étaient parmi les premiers jeunes italiens qui aient participé aux chantiers de travail volontaire, surtout en France.
L’organisation avec laquelle ils partaient était le “Mouvement Chrétiens pour la Paix”, une organisation qui prend son origine de la première guerre mondiale. Cette association a projeté et développé les chantiers de travail internationaux comme un moyen de croissance interculturelle, comme un point de rencontre de gens qui ne se connaissent pas et qui ont une formation, une histoire et un back-ground social différents. Ils sont “ contraints” de vivre une vie communautaire, de se mettre en discussion, de se salir les mains, de travailler... somme toute de mener vie commune et non pas de vivre ensemble seulement de beaux moments .
Ces jeunes-gens-là partirent et décidèrent par la suite de fonder la section italienne de cette association internationale.
Moi j’allais dans la petite ville de Bassiano visiter ma tante qui était pharmacienne. Elle avait servi de mère à un de ces jeunes quand ils étaient restés orphelins de mère. On me logeait dans la petite chambre de Carlo, qu’il avait tapissée de photos des chantiers de travail et de petits drapeaux des différents Pays. Mon voyage en Europe commence donc dans une pièce, où je vois mon oncle qui se promène çà et là dans le monde. C’est là que commence donc à me venir la curiosité, l’envie de faire les mêmes expériences. Grâce aux récits de ceux qui avaient participé à des chantiers, les images des photos commencent à devenir concrètes et me poussent vers l’ engagement personnel.
Comme cela dans les premières années ’60 dans la petite ville d’Itri tout près de Latina, où je vivais et avais fondé avec des amis un centre d’animation culturelle, nous avons commencé à donner vie à des chantiers de travail internationaux, dont le but était de dégager le château des “détritus” qui en mettaient en danger la stabilité. Car déjà depuis lors nous envisagions de faire de ce château un centre culturel et un lieu de rencontres internationales.
C’est de là que s’ouvrit pour moi ce débouché à double issue : d’un côté au niveau international et de l’autre au niveau national. J’ai donc eu la chance de réaliser des choses que les jeunes de mon âge n’ont pas pu faire, à savoir des ciné-clubs, des stages de formation, des activités de théâtre, la réalisation d’une bibliothèque, etc.
A la fin des années ’60 la Communauté européenne décida d’ ouvrir ses portes aux jeunes, car elle avait compris que pour accroître le sentiment d’unité et surtout la crédibilité dans la structure européenne elle aurait dû mettre en œuvre des instruments aptes au développement des associations internationales. J’ai eu donc la chance de participer à tout ce mouvement préparatoire de la politique européenne pour la jeunesse. Il y eut une grande assemblée de la jeunesse d’Europe à laquelle participèrent les représentants des organisations de tous les secteurs et de toutes les tendances politiques et au cours de laquelle on formula les principes qui sont à la base des politiques européennes pour la jeunesse.
En particulier fut créé un Fond européen pour la jeunesse qui, pour la première fois dans la politique des institutions internationales, était cogéré par institutions, gouvernements et associations. L’utilisation de ses fonds était en effet décidée de façon paritaire, 50% par les associations et le restant 50% par les représentants des Etats. Il en résulte que dans cette structure les associations jouissaient d’un pouvoir de décision très important. Ce Fond permettait la concession de financements aux organismes européens agissant dans au moins cinq Pays. A côté de ce Fond on créa plus tard le Centre Européen de la Jeunesse, qui était cogéré également par les associations et les Gouvernements. Tout cela a été très important, car il a permis la création d’une classe dirigeante européenne formée de personnes et d’opérateurs ayant une mentalité et une expérience supranationales. Et cette phase de la politique je l’ai vécue personnellement ».
Vous souvenez-vous d’un chantier de travail qui a été en particulier plus “emblématique” que les autres ?
« Il y en a eu de nombreux, mais ce qui pour moi a été le plus “emblématique” n’a pas été un chantier de travail, mais un congrès organisé par le Mouvement Chrétien pour la Paix à Berlin, auquel j’ai participé en 1968. Il s’agissait là de ma première sortie internationale et cette ville était alors au centre de tous les mouvements culturels et politiques des jeunes .
Ce congrès fut important pour moi parce que j’y ai rencontré toute une série de personnages très importants et parce que j’ai decouvert une manière de vivre la religion tout à fait différente de la mienne. Comme d’autres participants catholiques nous devions travailler avec des protestans, des vaudois, et des non-croyants. Nous nous sommes alors rendus compte qu’après tout, malgré les diversités structurales, nous pouvions très bien vivre ensemble. En outre nous avons rencontré aussi des jeunes berlinois de l’Est qui nous ont recus chez eux et nous nous ont parlé de leur situation. Mais la rencontre la plus significative pour moi fut celle avec M.me Kurtz, une suisse, présidente internationale du Mouvement Chrétien pour la Paix : c’était un personnage connu, aimé et apprécié pour son activité en faveur des victimes du nazi-fascisme avant et, par la suite, de celles des autres événements internationaux.
Ce congrès a été important parce que j’ y ai rencontré une série de réalités que difficilement j’aurais pu connaître en ces temps-là, non seulement dans ma petite ville perdue de la province de Latina mais pas même dans une grande ville comme Rome ».
Quels éléments caractérisent votre façon de vous sentir européen ?
« Sûrement la conception de “l’enrichissement”: connaître, apprécier et emprunter des aspects de la vie et de la culture d’une autre société, c’est cela “l’enrichissement”. Dans le vieux continent la vie sociale est caractérisée, malgré tout, par des valeurs positives de solidarité dont on retrouve aussi des traces dans la politique étrangère de l’Europe. Au cours de ma profession de journaliste j’ai “senti” que quand on est hors d’Europe le fait d’être européen est considéré dans beaucoup de cas comme une valeur additionnelle.
Durant mes voyages je suis toujours en quête des aspects de la culture locale et cela me fait plaisir que mes enfants aient acquis aussi l’ envie, l’attention et le respect envers les diversités culturelles
Sous certains aspects je me considère un privilégié parce que j’ai eu la chance de vivre ce “stimulus” international et aussi l’expérience de ce centre d’animation culturelle. La participation au phénomène de la construction de la structure européenne pour la jeunesse et le fait d’avoir eu la cogéstion des associations sont des expériences que malheureusement tout le monde n’a pas eu la chance de vivre ».
Pourriez-vous, s’il vous plaît, établir un parallèle, en ce qui concerne le sentiment pour l’Europe, entre les jeunes qui fréquentaient les chantiers de travail dans les années ’60-’70 et les jeunes qui les fréquentent aujourd’hui ? A votre avis ce sentiment était-il plus fort autrefois ou à présent, ou bien comment s’est-il modifié ?
« Autrefois il y avait un idéal qu’il fallait développer. L’Europe n’existait pas encore, ou bien il s’agissait d’un embryon très réduit, donc il existait sûrement un engagement majeur, une aspiration pour une grande maison commune. Sans aucun doute il y avait beaucoup plus d’idéalisme. Puis, au fur et à mesure que la réalisation de l’Europe avançait et que commençaient à surgir des problèmes, la réaction n’a plus été idéaliste, mais concrète. En effet si on ne réussit plus à gouverner l’Europe c’est un facteur négatif. Donc je crois qu’auparavant il y avait l’ idéalisme, une aspiration plus forte envers cette réalité. Pourtant aujourd’hui je crois que, malgré tout, il y a encore cette volonté, parce que beaucoup de personnes se rendent compte que pour obtenir certaines choses il faut avoir cette Europe. Certes cela entraîne quelques problèmes, mais sûrement beaucoup d’avantages aussi. On peut bouger tranquillement sans changer de devise, on peut travailler plus facilement dans un autre Pays, etc. Il y a bien des gens qui se rendent compte que l’Europe est un fait important et qui y croient. Il y a une conscience plus généralisée par rapport à cela surtout chez les nouvelles générations. Les jeunes peuvent compléter leur formation dans un autre Pays, créer des familles “européennes”, aller travailler dans d’autres Pays de l’Union sans se sentir, ou sans être considérés que des “émigrants” sans droits ».
renata caratelli - 19. Feb, 16:23